Avant propos : Pour mon copain, Addition Six Plus Trois, ici git un lipogramm (pardon pour l'omission ou alors disons un lipogrammaticus) donc tu fais pas un avatar inopportun, tu nous fais pas un caca du tarin dont tu pourrais un jour prochain, avoir à subir la punition du talion, gardant mon droit à vouloir ici ta damnation pour toujours.
Mais tu l'auras compris, vois dans l'avant propos un canular, un bon mot, un bobard, vois surtout nos salutations......
Voici donc : Lipo du lapin.
Un Lapin gambadait tôt au matin, insouciant. Il bondissait aux plaisirs pastoraux, profitant aux jours d'avril d'un climat doux, ravigotant son sang, ravivant son corps au sortir d'affamant mois froids. Il broutait du ray grass frais, ripaillant du sainfoin aux pistils d'un goût fort subtil. Il batifolait aux attrayants chants d'amour, parmi un odorant tapis aux coloris chatoyants, satisfait aux dons qu'un Tonton Tout Puissant lui offrait à profusion. Donc un Gai Lapin sans soucis. Vivant d'Amour autant d'aqua.
Mais il diminua son instinct, puis oublia tout à fait son soin vigilant aux gars du coin, pourtant fait important, capital vis à vis du bataillon, corps franc d'au moins vingt divisions, qui bivouaquait non loin au bord du ru, au long d'un bois touffu. Faisant un saut, un bond plus haut, il apparut, montrant son bout du pif. Un troufion saoul pris son flingot, visa, mal rapport au mauvais vin, jaja pourri à vomir, mixtion faisant un magma stomacal virant son sang, visant à la confusion dans son ciboulot, sans oubli du whisky anglais, bourbon fort d'alcool qu'il ingurgitait par flacons abondants, l'absorbant par magnum à ras bord. Donc il tira, sans sommation ni pardon sur l'animal : PAN PAN PAN un tac à tac à tac sans fin ! Trois, cinq, dix, vingt fois au moins, il tira l'abruti.
Son adjudant, grand gaillard costaud, vrai malabar assombri lui aussi par du chablis grand cru, plus du frontignan pas frais, au moins un bidon, pissant non loin sous un pin rabougri, pris du plomb. Trois bastos au mitan du front. Occis, il tomba tout à fait mort, suivi par un bon quart du bataillon, pingouins soldats, qui connut là un sort commun, fatal. Sang giclant, os rompus, chairs s'arrachant partout. On aurait dit du boudin, du caca carmin, bahhhhh. Un colossal gâchis, un salmigondis aux tons sanguins, bruts. ''Shit'' dit l'idiot soldat qui baragouinait l'anglais autant qu'un taurillon charolais hispanisant.
Gai Lapin soupira, souffla, voyant qu'il fut vivant parmi tant d'assasinats, puis un chagrin lui vint. Il s'attrista. Il alla accomplir la communication du fait, navrant, inopportun, à tous lapins gîtant aux champs, ainsi qu'aux animaux voisins. Chacun, quand fut connu la disparition d'au moins vingt soldats aux galons rutilants, pria pour la Paix, à l'Amour, à l'Unisson pour tous Humains, pour qu'un Accord mondial, commun, fut pris, garantissant l'Union à la population, la prohibition pour nos munitions, la transformation d'inamicaux combattants pour voir dans nos rangs plus d'apaisants paysans, cuistots nourrissants, toubibs soignants, maçons construisant d'attrayants pavillons pour sans abris ou, pourquoi pas, clowns rigolos pour bambins ou pour grands. Voulant aussi la convocation dans tous pays pour la votation disant tous combats hors la loi, partout. Donnant la voix aux partisans pour la Paix.
Parions qu'un lapin parlant nous dirait : Pourquoi tant d'humains sont ainsi faits, qu'ils sont malfaisant, utilisant d'abord bâtons, gourdins, surins, tromblons, puis passant aux fusils, canons, obus, tanks, chars d'assauts, munitions à virus, aggravant toujours plus nos conflits, multipliant abus, invasions, liquidations, razzias, pogroms, afflictions, profanations, viols. Pourquoi tant d'humains ont pour occupation la fabrication d'avions bombardant, toujours plus puissants, travaillant à la bonification aux sous marins portant loin l'abomination, l'horrifiant gâchis visant à la vitrification, voyant nos vivants qui souffrants, qui agonisants, qui mourants, poussant sans distinctions, la mort sur la population. Tout ça pour vols, occupations, appropriations, soumissions, spoliations, colonisations...NON FAUX dirons Puissants ou Rois : pour la pacification, pour la civilisation. Tout ça finira t-il un jour ?
Gai Lapin concluant : Homo homini lupus !
Fait pour Brut au Fabliau. Patrick Inca.