Bouts-rimés - semaine du 12 au 17 juin

L'Espoir


D'abandonner tout sens de valeurs
Ne comptons pas glorifier cette tentation
C'est à l'amour et non au malheur
Que l'âme accorde son attention

Une rencontre venue comme un présage
Remplissant les vies d'émotions
Ce n'est pas pour autant devenir volage
Succombant avant l'heure à la passion

Faire courir le temps, c'est trop de tension
Sans réelle patience tout est plutôt voleur,
Sans contôle, sous l'effet de pulsion,
Et le reflet du noir, la seule couleur

Le grand amour en vie, c'est rester lucide
L'espoir, ces sentiments que l'on confesse,
C'est un baume, qui, exempt de vide,
Rattachent les coeurs dans la tendresse.

Il y arrive des jours de ciels humides,
Du compte du bonheur, en est l'addition,
La joie qui porte demeure toujours limpide,
Quand la trame des sentiments n'est pas fiction,

Alors un jour donné vient ce beau passage
Main dans la main et sans paresse
Les pieds heureux marchent vers cette plage,
Au rythme d'un amour tout en justesse.

Qu'il est doux et joyeux cet instant tentation
Où l'on se laisse aller, où l'on devient volage.
Partis les augures, les mauvais présages
Pour laisser le bonheur sans aucune tension.

Pour tout vous avouer, à mi-mot je confesse
Qu'il me faut bien combler le manque de tendresse.

Qu'il est émoustillant de céder aux passions
D'emprunter en secret les frivoles passages
Qui mènent aux ailleurs, plein de superbes plages
Où l'on se grisera sans plus faire attention.

Pour tout vous avouer, je connais le malheur
Il me faut bien des joies devenir le voleur.

Qu'il est voluptueux de vivre ses pulsions
Tout en s'abandonnant, improbable paresse
A ces quelques élans, minutes en justesse
De tous ces sentiments, toutes ces émotions.

Pour tout vous avouer, j'ai morale et valeurs
Mais aussi le besoin d'une vie en couleur.

Qu'il est illusoire de croire à ces fictions
D'amour serein, parfait où tout serait limpide
Lors qu'en réalité, coulent des pleurs humides
Dont on fait trop souvent la si longue addition.

Pour tout vous avouer, je demeure lucide
Et tout en espérant, je me résigne au vide.