Voute sombre au milieu des nuits,
Voute bleue au milieu des jours ;
Entre les deux, je suis cet homme
Qui ne sait choisir son chemin.
Quelques éclairs frappent mes peurs
Quand le soleil chasse mon ombre ;
Tout est noirâtre en mon esprit
Lorsque je sens partir la vie ;
Et l'aube aux lueurs diaphanes
Apaise mon regard brouillé,
Quand au sortir du cauchemar,
Je m'éveille sans état d'âme.
A quoi rime le temps passé
Sans conquête de tout mystère,
Sans une porte à crocheter,
Sans un appétit éternel ?
Comme le vent qui court sur terre,
Dans tous les sens, vers toutes rives,
Je vais, je pars, horloge folle,
Pourtant vers mon propre destin ;
Œillères pour suivre les autres,
Comme un mouton dans un troupeau.
Alors me restent tous les mots,
Ce cri qui vient de l'intérieur,
Pour émerger de cette mare
Où croupissent beaucoup de larves.
Elève-moi ! Ô poésie !
Pour que je puisse enfin revivre,
Enfin sortir la tête haute,
Toutes les nuits et tous les jours.