Train ! Train de fer !
Train d'enfer ! Courir sans fer !
Rouler à l'envers pour rattraper le temps,
Qui s'enfuit, sans rien faire !
Trop vite, trop tard !
Les paysages défilent comme une trotteuse,
Mes yeux ne s'attardent pas sur l'évidence.
Images présentes et déjà passées,
Oubli de l'important pour avancer,
Ne pas se laisser distancer !
Je suis devenu machine, bien huilée,
Et je roule avec oeillères bien collées.
Je survis mais ne vis pas,
Pas le temps, pas d'argent !
Pas d'arrêt sur l'unique voie !
Wagons blindés de morts-vivants,
Ne sachant pas comment descendre.
Des regards, des cris, des souffles,
Pas de rêve, plus de rêve !
Lever, bosser, manger,
Lever, bosser, manger,
Lever, bosser, manger,
Lever, bosser, manger,
Aux rythmes des roues de ce train,
Qui s'en va vers nul part !
Rythme d'une montre affolée.
Hier je suis né, demain je partirai,
Avec ce train, un seul train
Pour tous !
Phileau